Entretien
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V. Scattolin et P. Dunand

Vincent Scattolin est maire de Divonne et président de Terrinnov — Patrice Dunand est maire de Gex et président de Pays de Gex Agglo

© Éric Roset

“Il faut casser l’isolement du pays de Gex”

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Patrice Dunand est maire de Gex et président de Pays de Gex Agglo (qui regroupe vingt-sept communes). Vincent Scattolin est maire de Divonne et président de Terrinnov, la société publique locale qui aménage la ZAC Ferney-Genève Innovation. Ils évoquent les enjeux de mobilité, avec l’arrivée du tramway, le besoin de parkings relais, le développement de pistes cyclables et l’hypothèse d’une nouvelle ligne ferroviaire.

L’actualité, c’est l’abandon du projet de centre commercial porté par Altarea à Ferney-Voltaire, proche de la douane. Quelles en sont les raisons ?

Vincent Scattolin : Il faut rappeler que le choix de l’opérateur, Altarea, a été fait en 2017 pour un centre commercial et un centre culturel. Le permis a été déposé puis il a été soumis à des recours. Nous nous étions organisés pour libérer le foncier et respecter les conditions prévues dans l’acte de cession. Puis en 2023, la société publique locale fait face à un opérateur qui est confronté à des difficultés d’organisation internes et qui ne souhaite plus porter un centre commercial à cet endroit.

“Accélérer la délivrance des permis de construire”

Ce sont des difficultés économiques qui justifient cet arrêt ?

Vincent Scattolin : Oui. Des difficultés propres à Altarea.

Que pensez-vous faire ? Faut-il toujours construire un centre commercial à cet endroit, même redimensionné ?

Vincent Scattolin : Aujourd’hui un nouveau travail va être mené sur ces lots pour redéfinir un programme. Il faut aussi voir ce qui se passe en France. Les centres commerciaux imaginés avant le Covid-19 ne se feront plus, ou en tout cas ne se feront plus comme ça. La programmation future ne sera peut-être pas la même. Nous rechercherons un opérateur pour mettre en oeuvre le nouveau projet.

Un programme commercial ?

Patrice Dunand : Il faut rappeler que la ZAC Ferney-Genève Innovation est un projet de plus de soixante hectares. Le tramway va y arriver et il nous connectera au réseau suisse. Mon rôle, c’est de faire en sorte de garder un cap clair : il faut que cette activité, qui peut être mixte, soit différente des autres centres commerciaux. Elle comportera notamment un volet culturel important. Avec, entre autres, le cinéma de Ferney-Voltaire, qui a été beaucoup soutenu depuis plusieurs années par la société publique locale [SPL Terrinnov, dont l’actionnaire majoritaire est Pays de Gex Agglo, NdlR]. Et cela, y compris dans des travaux de mises aux normes. Ce cinéma devait être intégré au nouveau centre commercial.

Vincent Scattolin : Ferney-Genève Innovation n’est pas seulement un quartier dédié à un centre commercial. Ce sont 2 500 logements qui y sont prévus, soit 5 000 habitants, il y aura des bureaux, des bâtiments d’activités économiques, de l’hôtellerie. Une quinzaine de restaurants étaient prévus dans un food court. Il faut que les futurs habitants aient accès à des services. Il ne s’agit pas d’un aspirateur à voitures. Ce quartier se situera dans le secteur déjà urbanisé de Ferney-Voltaire. La collectivité ne pose pas un objet dans une campagne ! À l’inverse, nous sommes en train de créer un morceau de ville, ce qui a permis d’obtenir l’accord de la Confédération suisse sur le financement du tram.

Patrice Dunand : J’insiste sur le fait que le tram sera un point d’ancrage stratégique sur le centre-nord du pays de Gex. Un parking relais doit être réalisé pour gérer le flux des travailleurs frontaliers.

Ce que dit la chambre régionale des comptes, c’est que la SPL est endettée à hauteur de 90 millions d’euros et qu’elle a besoin des recettes d’Altarea. Le projet pourrait-il capoter ?

Vincent Scattolin : La recette d’Altarea, c’est 65 millions d’euros. Le reste des recettes attendues, c’est 140 millions, notamment sur la partie logements. Le modèle d’une opération d’aménagement, c’est de travailler sur la dette. Car la mission d’un aménageur, c’est d’acheter les terrains, de les aménager puis de les revendre. Notre sujet d’aujourd’hui est d’accélérer la délivrance des permis de construire.

Quand commenceront les chantiers d’immeubles d’habitation ?

Vincent Scattolin : Les premiers permis de construire ont été délivrés et ils sont purgés de recours. Les travaux démarreront au premier trimestre 2024, pour les opérations de Bouygues et Linkcity, sur le secteur Paimboeuf, sur la partie nord du nouveau quartier d’habitations. D’ici au milieu de l’année prochaine, toutes les autorisations auront été données pour huit cents logements dans ce périmètre. Le chantier du parking mutualisé a démarré à la fin de l’été. Donc le projet est vraiment en train de démarrer.

En quoi l’approche du centre commercial de Ferney a-t-elle changé depuis le Covid-19 ?

Vincent Scattolin : Dans le cas présent, il s’agissait d’un objet commercial et culturel situé dans un secteur d’habitat avec un enjeu important de proximité. Un peu comme Balexert qui se situe dans un périmètre bâti et habité, avec une clientèle de proximité. Deuxième point : nous travaillons ici sur un espace qui est déjà artificialisé. L’opération s’inscrit dans un modèle de décarbonation par la mobilité : tramway, bus à haut niveau de service (BHNS), un nombre de places de parking réduit. Le quartier sera alimenté par le réseau de chaleur du CERN pour alimenter les bâtiments.

On a parlé du tramway 15. Il y a aussi le projet de BHNS vers Gex. Quand sera-t-il mis en service ?

Patrice Dunand : En décembre 2023.

Patrice Dunand. Image Éric Roset

Ce sera une ligne directe depuis Sécheron ? Aujourd’hui, il faut une heure pour venir à Gex de Genève…

Patrice Dunand : Le terminus sera la gare de Sécheron. La première ligne transfrontalière date de 1997. Hors Covid-19, nous avons dépassé les deux millions de passagers annuels sur cette ligne F. C’est très chargé matin et soir et de plus en plus fourni en journée. Les scolaires l’empruntent aussi.

Le temps de transport sera-t-il vraiment réduit ?

Patrice Dunand : Il y aura un gain de temps de douze à quinze minutes. Le but est d’avoir une équivalence à la voiture de sorte que les gens se disent qu’ils n’ont plus d’intérêt à la prendre. Mais un service de bus de cabotage va se maintenir, en plus de la ligne directe, pour desservir les communes.

Pensez-vous qu’il faudra d’autres projets, comme le tramway vers Saint-Genis-Pouilly ?

Patrice Dunand : Avec notre démographie galopante, le tram reste un objectif pour Saint-Genis à terme. Notre situation n’est pas celle de la Haute-Savoie qui travaille sur ces sujets depuis très longtemps du fait d’une proximité plus forte avec Genève et aussi d’une plus forte densité. À l’époque, nous n’avions pas la taille critique pour peser dans les négociations. Ce sujet a beaucoup été négligé. C’est donc un début de rattrapage pour casser l’isolement du pays de Gex en matière de mobilité.

Vous voulez dire qu’il y a eu trop d’étalement ?

Patrice Dunand : Oui. Nous ne possédons pas une ville centre. L’urbanisation a été très mitée sur le territoire. Aujourd’hui, c’est un bassin de 100 000 habitants. Il y a eu un changement de braquet. Ce BHNS, c’est un transport plus performant.

Quels sont précisément les besoins en matière de transports publics ?

Patrice Dunand : La ligne 818, qui dessert Nyon, Divonne et Gex, est arrivée il y a trois ans. Elle est utile car beaucoup de nos résidents travaillent dans le canton de Vaud. Vincent Scattolin : Nyon, c’est 20 000 habitants et 20 000 places de travail. Une partie des travailleurs viennent de chez nous, de Gex, de Divonne et de Cessy. Patrice Dunand : On a un gros sujet sur Portede- France [entre le CERN et Saint-Genis-Pouilly, NdlR] avec le BHNS vers Saint-Genis-Pouilly. Le Département va traiter la partie automobile de la Porte-de-France et nous le BHNS entre la douane et le centre de Saint-Genis-Pouilly.

À la Porte-de-France, vous envisagiez un passage en souterrain pour le BHNS…

Patrice Dunand : Le premier projet qui avait été arrêté, c’est le prolongement de la route 2x2 voies avec des trémies routières [un passage souterrain, NdlR]. Du fait de contraintes environnementales, le Département a repris le projet. L’un d’eux faisait passer les transports en commun et les modes doux sous terre. Le projet qui a été retenu ne prévoit plus que les modes doux en passage souterrain, du fait notamment de la présence de la nappe phréatique et d’un espace naturel sensible. Le Département a fait le choix de la raison. Le rond-point sera transformé en carrefour à feux et les bus auront la priorité.

On dit qu’il y a un problème de transport à Divonne…

Vincent Scattolin : Avec le bus 814, vous mettez vingt minutes pour aller à Coppet et trente-deux minutes pour rejoindre la gare de Cornavin (grâce au Léman Express). Notre gare de proximité est celle de Coppet. C’est autour d’elle qu’il faut améliorer l’accessibilité en transports publics.

“On pourrait imaginer un barreau du Léman Express”

Le territoire souffre-t-il de ne pas avoir de liaison ferroviaire ?

Patrice Dunand : Nous n’avons qu’une gare connectée au Léman Express, celle de Chancy- Pougny, qui dispose d’un petit parking relais. Il y a eu un tram Ferney-Gex dans les années 30, mais son existence a été brève. Jusqu’il y a quelque temps, nous avons aussi eu un train pour les ordures ménagères. Il transportait un peu de fret et du bois jusqu’à Gex. Nous avons aussi une discussion sur l’ancienne gare de Fort- L’Écluse-Collonges, située au sud du pays de Gex. Cet emplacement est stratégique. Il pourrait y avoir un projet.

Imaginez-vous une connexion avec le Léman Express ?

Patrice Dunand : Les Suisses nous disent que l’ancienne ligne du Piémont du Jura (Bellegarde/ Divonne) devrait être réactivée. Nous avons réalisé une étude. L’emprise est préservée par la collectivité. Elle pourrait servir pour un tram-train ou une voie verte. La difficulté majeure, c’est que ce tracé se situe en dehors des zones urbanisées, hormis au niveau de Divonne et de Gex. D’autres projections ont été dessinées, par exemple vers le réseau suisse. L’Agglo a vraiment intérêt à travailler avec les Genevois et Vaudois. Car plus de 60 % de notre population y travaille.

Vincent Scattolin : On pourrait imaginer un barreau du Léman Express comme celui de Haute- Savoie, qui serait raccordé d’un côté à Zimeysa et de l’autre à Nyon. Mais qui dit ferroviaire dit hausse de la densité de population. C’est un sujet qui doit recueillir l’adhésion des élus et des habitants.

L’urbanisation est allée trop vite dans le pays de Gex ?

Vincent Scattolin : Oui, nous sommes allés vite, mais les plans d’urbanisme des communes n’étaient pas adaptés. Au niveau de l’agglomération, nous souhaitons mieux maîtriser le développement et trouver un meilleur équilibre entre l’habitat et les équipements.

Patrice Dunand : La loi a aussi changé pour éviter le mitage des terrains agricoles et naturels. Aujourd’hui, les communes construisent davantage la ville sur la ville.

“Notre priorité, ce sont les parkings P+R”

Le Plan d’agglomération 5 est en cours. Quelles seront vos principales demandes ?

Patrice Dunand : Notre priorité, ce sont les parkings P+R. Il en faudra pour que les gens laissent leur voiture à Ferney au départ du tram 15 pour Genève. Nous prévoyons sept projets, mais les deux principaux P+R sont donc ceux de la ZAC de Ferney et à Saint-Genis, avec environ 500 places chacun.

La dynamique économique suisse provoque-t-elle des déséquilibres dans le pays de Gex ?

Patrice Dunand : Oui, et c’est compliqué. Car cette dynamique explique notre essor. On observe ici des gens qui viennent de partout en France. Nous ne sommes pas contre, mais les déséquilibres qui sont ainsi créés devraient être compensés. Il faut comprendre que l’économie du pays de Gex est fragile. Y compris dans le bassin industriel d’Oyonnax [qui compte un pôle industriel de la plasturgie, NdlR]. Notre réaction est de protéger la population de la vie chère en construisant du logement social. Mais face à une demande qui est exponentielle, nous n’arrivons pas à suivre.

Vincent Scattolin : Effectivement, même des fonctionnaires ont de la peine à suivre. Un professeur des écoles est payé environ 1 700 euros. Comment va-t-il faire face à un T2 qui en coûte 1 000 ? Si une entreprise cherche des tourneurs, elle peut finir par ne pas recruter, car l’installation du travailleur se révèle impossible. La gageure c’est de faire rester les gens sur place.

“Coopération avec la Suisse : Le compte n’y est pas”

L’offre en logement social est-elle uniforme ?

Patrice Dunand : Le pays de Gex ne possède pas de ville centre et la croissance du logement social n’est pas partagée. Certaines communes ont joué le jeu il y a quarante ans. D’autres n’ont pas avancé. En outre, les terrains restants sont chers et les communes disposent de peu de foncier. Donc oui, l’État impose du logement social, mais le rythme de leur création est trop lent par rapport à la croissance démographique.

Vincent Scattolin : En effet, la création de logement social n’est pas uniforme. Divonne possède environ 15 % de logements sociaux. Elle devrait atteindre un ratio de 25 %. Mais il y a de plus en plus de recours contre la densification. Or la demande est là, pour répondre à des personnes qui travaillent dans les écoles, la poste, les services publics, etc.

Vincent Scattolin. Image Éric Roset

Le pays de Gex ne dispose pas d’un vrai hôpital. Mais seulement d’un Centre de soins immédiats (CESIM) à Ferney. De son côté, le maire de Ferney-Voltaire a un projet de clinique. Est-ce la bonne réponse ?

Patrice Dunand : C’est une question prioritaire et une difficulté. Le CESIM est une création de l’Agglomération mais ce centre ne constitue pas un lieu d’accueil qui compense un hôpital pour les urgences. Pour ces cas, c’est l’hôpital de Saint-Julien-en-Genevois qui est compétent. Pour des situations graves, il y a aussi l’hélicoptère, suisse ou français, qui peut transporter des gens. En fait, nous faisons face à un manque de généralistes, dont la conséquence est l’engorgement des urgences. Qui plus est, cet été, l’hôpital de Saint-Julien était fermé la nuit. Au final, le CESIM de Ferney reçoit entre 12 000 et 15 000 patients par an. Soit 15 % de la population du pays de Gex. Notre réaction est aussi d’accompagner les maisons médicales communales, qui sont une demi-douzaine sur notre territoire. Donc oui, nous voulons un hôpital mais il faut se rendre compte que nous n’avons pas la main sur ce problème.

Genève prévoit une Voie verte qui fera le tour du canton, reliant Annemasse au pays de Gex. Que fait l’Agglo de son côté ?

Patrice Dunand : Nous avons deux projets en cours. Une véloroute Gex-Ferney-Cornavin à terminer. Ce qui implique l’achat de foncier par l’Agglomération. Nous visons une mise en service en 2026. La deuxième est prévue entre Grilly [commune frontalière de la Suisse, NdlR] et Divonne. Quant à la Voie verte, elle atteindra Saint-Genis-Pouilly puis arrivera près de la Porte-de-France. Elle sera connectée au réseau de transports publics qui se développe et sera accompagnée par des aménagements dans les communes. Nous aimerions aussi nous connecter à l’itinéraire cyclable de la ViaRhôna. Nous avons voté un crédit d’études sur les mobilités. Nous avons une forme d’obsession à ne pas être mis à l’écart.

La ville de Gex ne possède pas de zone piétonne. Pourquoi ?

Vincent Scattolin : Vous avez une vision un peu genevoise sur cette question !

Patrice Dunand : Gex possède 3 000 m2 qui sont dédiés aux piétons. Mais nous ne voulons pas une confrontation entre eux et les voitures. Le problème est qu’il manque la densité commerciale pour une zone piétonne. Nous ressemblons à une ville centre, mais nous sommes plutôt placés entre deux modèles. Nous avons la volonté d’apaiser le trafic au centre, mais d’un autre côté, la ville de Gex est traversée par deux routes départementales. C’est un bien mais aussi un problème.

“Protéger la population de la vie chère”

Est-ce que le pays de Gex a un problème d’image ?

Vincent Scattolin : Disons que la Suisse pourrait s’intéresser un peu plus à ce qui se passe chez nous. De notre côté, nous avons besoin d’être visibles sur nos atouts. Nous sommes vus comme un pays dédié aux services, mais la création d’entreprises est vivante ici. Je citerai par exemple le Technoparc de Saint-Genis-Pouilly [à proximité du CERN, NdlR]. Nous avons des acteurs innovants dans le domaine de l’environnement et de l’énergie. Certes, l’économie ne se dirige pas à coups de plans et la fiscalité est nationale, mais il pourrait y avoir des pistes à explorer, par exemple autour du concept d’entreprises dotées d’une présence des deux côtés de la frontière. On pourrait aussi s’inspirer de ce qui existe dans le domaine de l’agriculture avec les zones franches.

“Nous faisons face à un manque de généralistes”

Comment décririez-vous la coopération avec les élus suisses ?

Vincent Scattolin : La notion de bassin de vie commun est forte et elle traverse tous les partis.

Patrice Dunand : Les rapports sont courtois, mais nous nous retrouvons souvent à devoir nous aligner sur les positions suisses. Un exemple, le refus historique de P+R en France voisine via un référendum en 2012. Tout le monde semblait d’accord sur l’utilité commune de cette infrastructure, mais cela nous a fait perdre vingt ans. Aujourd’hui, on parle à Genève de supprimer 10 000 places de parking. Mais alors, quid des P+R ? Je rappelle que nous faisons tout de même tourner les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) avec tous ces employés frontaliers. Donc au final, le compte n’y est pas pour nous pour le moment. Il nous faut coconstruire les solutions, y compris pour les questions de flux routiers aux douanes. Les queues vont dans les deux sens !

Article tiré

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V. Scattolin et P. Dunand

Vincent Scattolin (divers droite), 44 ans, est maire de Divonne depuis 2019, réélu en 2020. Il est vice-président de Pays de Gex Agglo chargé du tourisme et de l’économie et président de la société publique locale Terrinnov chargée d’aménager la ZAC Ferney-Genève Innovation. Patrice Dunand (divers droite), 55 ans, est président de Pays de Gex Agglo depuis 2020. Il est également maire de Gex depuis 2014, réélu en 2020, et conseiller régional.